La souscription d’une complémentaire constitue la réponse logique aux dépenses de santé non prévues au titre des remboursements de l’Assurance Maladie. Il arrive que la qualité de prise en charge des mutuelles sur certains postes ne réponde pas toujours aux attentes des bénéficiaires. Quelques-uns envisagent de contracter une deuxième convention de complémentaire. Est-ce une démarche autorisée ?
Détenir deux mutuelles : une option encadrée
Aucune disposition officielle ne va à l’encontre de la souscription de deux mutuelles santé. Cependant, la règle de remboursement est non négociable. Un acte médical ne peut faire l’objet de remboursement au-delà des dépenses engagées. Le deuxième contrat de complémentaire santé n’opère que sur d’éventuels reliquats de reste à charge après que la mutuelle principale a couvert sa part. Par exemple, un patient qui enregistre un reste à charge de 750 € sur un acte quelconque est supporté dans la limite de 400 € par sa première mutuelle. Le deuxième contrat de complémentaire activera une prise en charge maximale de 350 € sur ce même acte, même si ses clauses ouvrent droit à un montant supérieur. D’ailleurs, l’Assurance maladie ne communique qu’avec l’une des mutuelles, celle qui lui est déclarée.
Souscrire deux mutuelles santé : dans quels cas ?
Les personnes faisant le choix de recourir à deux complémentaires santé évoquent divers motifs. Pour la plupart, il s’agit d’améliorer la prise en charge dans les cas de dépassements d’honoraires, ou lorsque les actes interviennent en dehors des étapes prévues dans le parcours santé. Le cas classique concerne les salariés souhaitant compenser les lacunes de leur mutuelle collective d’entreprise. Ils ne sont pas rares à choisir une deuxième mutuelle en complément, en l’occurrence un contrat individuel. D’autres familles préfèrent renforcer un poste spécifique de remboursement, où leurs enfants sont demandeurs : dentaire ou optique, par exemple.
D’ailleurs, de nombreux seniors désirent se tourner vers des thérapies non reconnues par la Sécurité sociale. Quelques complémentaires les prennent en charge sur les actes de ces spécialités, mais pas nécessairement dans des proportions qui les satisfont. Souscrire une deuxième mutuelle leur apparaît comme la solution.
La pratique impose d’évaluer la pertinence réelle de cette option. Le deuxième contrat venant combler la couverture du premier, chaque fois que c’est nécessaire, recourir à deux mutuelles améliore certainement la qualité de la prise en charge. Mais, cela sous-entend l’obligation de se dispenser de deux cotisations. Avec la hausse constatée d’environ 4,7 % sur le coût des mutuelles, le budget risque de s’en ressentir de façon significative.
Améliorer sa prise en charge par la mutuelle : quelles alternatives ?
La simulation d’une mutuelle santé révèle généralement des tarifs moindres sur une police de complémentaire avec des garanties renforcées, que sur deux contrats séparés. Cette première alternative permet de contourner le doublon de cotisation sur un même objet de remboursement. Pour trouver une mutuelle avec la qualité de remboursement optimale, l’idéal est d’utiliser un comparateur avant de souscrire un contrat. Il faudra mettre en concurrence la performance des différentes prestations disponibles sur le marché, en confrontant le ratio étendu de garantie/valeur de la prime.
La souscription d’une surcomplémentaire apparaît comme une option encore plus élaborée. Ce type de mutuelle est spécifiquement conçu pour cibler directement la prise en charge des actes chers non inclus dans le panier de soins minimum. Consulter les comparatifs est un préambule indispensable pour accéder aux meilleurs contrats. Il faut privilégier ceux édités par les organismes indépendants pour écarter les classements biaisés sur les sites de prestataires.
Bien choisir sa mutuelle pour éviter la nécessité d’un deuxième contrat
Le besoin de recourir à une deuxième mutuelle santé implique invariablement une prise en charge non satisfaisante constatée sur la première. Avant de faire face à cette problématique, le bon sens dicte de procéder à une sélection rigoureuse de son contrat de complémentaire santé. En posant qu’une bonne mutuelle est celle qui couvre efficacement ses besoins de prise en charge, sans imposer des cotisations faramineuses.
Comme les besoins de couverture diffèrent, il échoit à chacun de définir avec précision ses habitudes en matière de consommation de soins de santé. Un travailleur indépendant dans un secteur d’emploi à risques, un senior ou un jeune adulte présentent, par exemple, des priorités différentes. Un sujet souffrant d’une ALD a des requêtes plus pointues qu’un actif assez bien portant. Ce premier critère permet d’éviter l’écueil des options de garanties superflues. Les rallonges au niveau d’une base de prise en charge existante sont toujours plus chères.
Les seniors, en particulier, gagnent à choisir une mutuelle santé calée sur la spécificité de leurs besoins de soins. Les thérapies alternatives et la chirurgie réfractive constituent des exemples typiques d’options de garanties pertinentes pour cette classe d’âge. Peu couverts par l’Assurance maladie, les postes dentaires, optiques et auditifs méritent un dispositif de remboursement particulièrement efficace. Les seniors devraient considérer prioritairement les conditions de remboursement prévues au volet hospitalisation des contrats qui leur sont proposés.
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